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LE BLOGOTHORAX
21 septembre 2023

Eddie Calvert : Série succès N° 9 (Columbia)

Eddie Calvert recto

Eddie Calvert, « The man with the golden trumpet », est un trompettiste anglais, sans doute une sorte d’équivalent de notre Georges Jouvin national. J’ai quelques disques de lui, qui ne sont pas extraordinaires (j’en ai même sans doute rejeté quelques-uns à la cave), mais celui-ci est un bon cru.

Les 4 titres de cet EP se laissent écouter, dans une veine plutôt latino. Les deux de la première face sont les moins bons, mais pas mauvais. Aïe, ton rire (Angelina) : drôle de titre, sûrement encore une de ces traductions débiles de l’époque ; ça démarre tranquille, avec juste une contrebasse et des clappements de mains, puis une montée en puissance de l’orchestre, accompagnant la trompette. Cuivres, percussions, guitare, cordes… Pour une balade assez chaloupée. Il est confortablement épaulé par Norrie Paramor and his Orchestra, à qui l’on doit quelques bijoux pour son propre chef (j’en reparlerai un jour). Americano, le deuxième titre, est une reprise de Renato Carosone, le fameux chanteur et musicien italien. Ça reste guilleret, avec une sorte de baïon assez speed, plutôt sympathique.

Mais les deux titres les mieux sont en face B. Trumpet cha cha cha d’abord, avec un bon rythme cubain mid-tempo bien groovy où l’on admire la finesse de l’orchestre, belles percussions, rafales de cuivres dans les basses, très saisissantes, et des chœurs, qui font des cha cha cha, sans surprise, pour le coup. Mais belles voix, qui font aussi des ahahahah… C’es carré. Et enfin arrive le dernier et le meilleur titre : Cha cha in the rain. Il est plus rapide, très bien trouvé mélodiquement, avec un bon riff de trompette et toujours très dansant, ça pète ! Les chœurs sont enthousiastes, même si un peu ringard sur les bords, façon variété fifties, faisant un peu penser à ceux de la Bostella (« Savez-vous voyageurs, pourquoi je sors de l’ombre ? ... »). C’est très chaleureux, bizarre qu’il n’ait pas été appelé Cha cha in the sun, plutôt que in the rain, mais sans doute fallait-il se démarquer à cette époque d’une surdose de titres dédiés au soleil et à l’été.

Calvert a fait pas mal d’autres trucs dans le genre cubain et ceci dès l’époque des 78tours (comme Hora samba, vers 1950). Mais son plus gros carton est une adaptation de Oh mein papa, une compo suisse allemande très ennuyeuse, pas groovy du tout. Il mérite mieux pour sa postérité, il faut guetter ses mambos et autres cha cha ici et là. Parti faire carrière en Rhodésie dans les années 70, il est mort d’une crise cardiaque à 56 ans – il n’aura sans doute pas eu le temps de s’essayer au disco, dommage.

Cha cha in the rain : https://www.youtube.com/watch?v=C57z1OyIi7E

 

Eddie Calvert verso

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