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LE BLOGOTHORAX
27 novembre 2022

Mes meilleurs morceaux des Beatles

Vaste sujet, les Beatles ! Presque tout est bon avec eux, alors je m’en tiendrai ici à l’excellent, la crème de la crème, sinon ce serait trop long…

Il faut savoir que je suis un Lennonien et pas un McCartneyste, donc ça oriente pas mal mes choix. Mais à côté de ses mièvreries, McCartney a quand même fait quelques morceaux excellents, sans oublier Harrison, qui en signé peu mais souvent des très bons. Pour Ringo, ça reste anecdotique : quelques trucs marrants mais sans plus.

Beatles Hamburg-1961-live

Les Beatles, ça commence avant 1963, avec les disques de la période hambourgeoise, quand ils accompagnaient Tony Sheridan. Il y a quelques très bonnes choses, en particulier un instrumental : Cry for a shadow. On y voit déjà toute leur subtilité mélodique, excellentes guitares. Leur style, le son de leur collaboration basse/guitares sont déjà posés.

 

Beatles Please please me

1963 : premier véritable album, Please please me. C’est encore un peu conventionnel mais déjà plein de charme. Et ça commence fort avec un rock imparable, tendu, bien envoyé : I saw her standing there. Les guitares sont encore assez discrètes, c’est la basse et les voix qui envoient l’énergie. Il y a d’autres bons titres comme la ballade There’s a place, et plusieurs reprises, dont Anna (go to him) d’Arthur Alexander et la très bonne version de Twist and shout (des Isley Brothers) très enthousiaste.

 

Beatles With-The-Beatles

Deuxième album : With the Beatles, toujours en 63, seulement 6 mois plus tard. Et on passe à la vitesse supérieure. Ça commence doucement mais dès le 3ème titre, on trouve un grand classique des Beatles, All my loving, chanté par McCartney. Et juste après, Don’t bother me, de George Harrison. Ce morceau étonnant est d’une totale modernité, c’est mon préféré de l’album, le riff basse/guitare du couplet est génial, le solo aussi, le chant du refrain a une résonnance incroyable ; les voix sont presque toujours doublées, voir triplées, chez les Beatles. Little child, chantée par Lennon, clôt cette bonne série de 3. Il y a encore 6 reprises sur ce disque, c’est beaucoup. Et je trouve que ce n’est pas toujours le fort des Beatles. Si celle des Marvelettes, Mister postman, est super, celle de Roll over Beethoven ne vaut pas l’original de Chuck Berry et celle de Money (Barrett strong) ne vaut pas la chaleureuse version des Sonics. Par ailleurs, la version de I wanna be your man par les Rolling Stones est mortelle, les Beatles leur avaient offert cette composition mais leur propre version (chantée par Ringo) n’est carrément pas au niveau. Par contre, la reprise de Richard Drapkin, Devil in her heart, est superbe, avec plusieurs voix et des chœurs très beaux. Et il reste Not a second time, magnifique compo nostalgique de Lennon et chantée par lui.

 

Beatles hard day's night

1964 : les Beatles vont rester sur le rythme d’un album tous les 6 mois jusqu’en 66, ce qui est carrément hallucinant, vu la qualité et quantité de titres qu’ils comportent (presque toujours 7 titres par face). Dès le premier accord et le démarrage rythmique qui le suit, sur A hard day’s night, la chanson d’ouverture qui donne aussi son titre à l’album, on sent qu’on monte encore d’un cran, c’est super entrainant, un pur tube ! S’en suit une hallucinante série de pépites, toutes les chansons sont superbes, rock ou ballades, tout le long du disque - à part I’ll cry instead, morceau country qui est moyen ! Mes préférées sont la sautillante I’m happy just to dance whith you, de George Harrisson, avec ses petits coups de toms et sa super mélodie, la punchy Any time at all et When I get home, chanté par Lennon, avec un rythme assez syncopé et des chœurs puissants. Mais McCartney n’est pas en reste avec sa belle ballade And I love her, dont les Waillers (le groupe de Bob Marley) firent une reprise en reggae encore meilleure, à la même époque. Notons que dans ce troisième album, il n'y a plus une seule reprise : que des compos originales et (presque) que des tubes !

 

 

 

Beatles for sale

Quatrième album : Beatles for sale. Ça commence bien avec un morceau mid-tempo très beau chanté par John Lennon, No reply. Malgré son côté folk légèrement désuet, j’ai aussi un faible pour Baby’s in black. Mais l’une des pépites de cet album est la reprise de Rock and roll music de Chuck Berry, chantée par John : grande réussite, elle est super pêchue, dansante et joyeuse, incontournable ! Un peu plus loin, une autre reprise vaut son pesant d’or : Mr. Moonlight, d’abord chantée par un certain Piano Red. Superbe compo et excellent solo d’orgue à fond les manettes au milieu - et John toujours en grande forme au chant. Par contre, juste après il y a une reprise de Kansas City chantée par McCartney et là j’ai du mal avec ce style. Face B : elle démarre par un grand classique des Beatles, Eight days a week, là on retrouve le génie de l’album précédent : une mélodie et un rythme qui coulent de source et qui vous restent en tête. Encore deux reprises ensuite, une bien chouette et aérienne de Buddy Holly, Words of love, puis une un peu lourdingue de Carl Perkins chantée par Ringo (Honey don’t). George se fera lui aussi un Perkins en fin de face, meilleur mais pas transcendant. La raison de ce gros retour des reprises est que les Beatles étaient essorés comme des citrons, par le rythme élevé d’enregistrements et de concerts impulsé par leur management. Trois belles compos achèvent le disque, avec surtout What you’re doing, particulièrement classieuse, chantée par Paul. Super riff de guitare et super solo soutenu par un piano.

 

Beatles Help !

En 1965, ça continue très fort avec la sortie de Help ! à la fois album et bande originale de leur deuxième film (pour les titres de la face A). C’est une série de tubes monstrueux à laquelle tous les gens nés comme moi au 20e siècle n’ont fatalement pas pu échapper ! Premier titre :  Help ! est-il besoin de le présenter ? Son seul tort pourrait être d’avoir été trop entendu. Puis The night before, à la fois super entrainant et tout en finesse, chant et chœurs, piano électrique, guitare solo… tout est génial. Inaltérable ! On ne va pas toutes les citer même si elles le mériteraient, mais I need you, de Georges, est l’une des plus belles, caractérisée par son écho sur la guitare. Et la face se termine par Ticket to ride, morceau tranquille et splendide, qui enterrerait à lui seul la discographie de plein de groupes mineurs. Notons ici la batterie efficacement minimaliste et le super tambourin présent par moments. La face B est plus contrastée, avec une reprise country de Ringo un peu relou comme d’habitude (Act naturally) et une compo country-folk un peu relou aussi, de McCartney (un partout !), I’ve just seen a face. Mais par contre, entre les deux, une série de trois bijoux, qui commence par par It’s only love, de John, magnifique chanson d’amour assez lente, suivie par un sublime titre mid-tempo de George, You like me to much, avec Paul au piano électrique. Titre à la fois gai et nostalgique (ce qui est pour moi une spécificité des Beatles) qui vous prend aux tripes par ses harmonies, perturbé par un passage de solo légèrement country, mais avec des couplets et un pont impeccables. Le festival continue avec Tell me what you see, où le piano électrique fait une fois plus des merveilles ! Puis arrive un titre problématique, bien plus que les reprises country : Yesterday. Bon c’est beau, bien sûr, mais c’est un peu chiant au même titre que Happy birthday ou Petit papa noël. Par contre l’album se fini sur les chapeaux de roues avec une excellente reprise de Larry Williams, Dizzy miss lizzy. John y est aussi bon et rageux que dans sa reprise du Rock and roll de Chuck Berry, super riff de guitare et plein de cymbales partout - et puis la cloche sur la batterie, ça groove à mort.

 

Beatles Rubber soul

Et là attention, je ne sais pas quand les Beatles ont trouvé le temps de reprendre leur souffle, mais on poursuit direct avec un deuxième album cette même année 65 et toujours au top niveau avec Rubber soul. Il s’ouvre par Drive my car, chef d’œuvre très novateur, comme Satisfaction des Stones ou My generation des Who à la même époque ; c’est puissant et revendicatif, ça met une claque ! Avec ces morceaux-là, on se croirait déjà en 66… Par contre le deuxième titre, Norvegian wood m’est un peu pénible à la réécoute, mais ça s’améliore vite avec You won’t see me et encore plus Nowhere man, superbe compo chanté par les trois compères, interventions de lead guitare, mélodie de chant et chœurs inoubliables ! Notons qu’il n’y a que des compos originales sur ce disque, dont deux par Harrison, avec justement ici Think for yourself, belle surprise agrémentée d’une basse fuzz du plus bel effet. Ensuite on trouve The Word, très bon aussi et la face se termine par le fameux Michèle, qui est un peu l’équivalent du Yesterday de l’album précédent en moins pire. C’est le côté très classique de Paul qui s’affirme. Et on retrouve en face B l’habituelle intervention countrysante de Ringo sauf que cette fois, c’est une compo et qu’elle a plutôt de la gueule (What goes on), c’est bien. D’ailleurs toute la face est bonne, avec le beau Girl, larmoyant mais qui montre la différence d’approche de John Lennon, qui dans ce style est tellement plus touchant que Paul McCartney, à mon avis. Puis passons directement à Wait, vraiment une de leur plus belles chansons, avec l’effet de guitare décalée sur le refrain et le rythme de batterie s’excitant après les couplets, sans parler des voix toujours somptueuses. Juste derrière : If I needed someone, dans le même genre mais encore plus classe (c’est la deuxième compo d’Harrison sur l’album) ! Un cran en dessous mais très sympa et enjouée, Run for your life conclut l’affaire en beauté (Nancy Sinatra en fera une super reprise, avec des cuivres, sur son EP This boots are made for walking).

 

Beatles Revolver

1966 : l’année magique du garage rock sixties : la musique rock est de plus en plus élaborée, puissante et inventive, mais on n’a pas encore basculé non-plus dans le n’importe quoi. C’est le temps de la pédale fuzz, des riffs qui tuent, des rythmiques qui groovent à mort, les Sonics, les Stones, les Easybeats, les Who, les Kinks, etc. Et les Beatles sont bien sûr à la pointe de tout ce phénomène, avec l’album Revolver, qui sort au mois d’août. Dès le premier morceau, ça fait très fort, avec Taxman (encore une très bonne compo d’Harrison), rien que le son de basse est un chef d’œuvre en soi. Super chanson très percussive, avec une ligne de basse dont The Jam s’inspireront intelligemment pour leur morceau Start ! (sur l’album Sound affects, 1980). Solo de guitare aussi court qu’époustouflant avec des notes orientalisantes et un son d’enfer, plus un bis en fin de morceau. Ensuite on a droit direct à la mièvrerie néo-classique de service de McCartney - bon je suis méchant, Eleanor Rigby, c’est quand même pas mal, dans le genre. Puis ça repart très fort avec une nouvelle pépite, chantée par Lennon : I’m only sleeping : magnifique ! Chanson nostalgique en accords mineurs avec solo de guitare passé à l’envers, on arrive petit à petit dans le psychédélisme. Les chœurs aussi sont très beaux. Love you to : c’est la première incursion au sitar d’Harrison sur les disques des Beatles, il y en aura d’autres ; pas mal. Ensuite, une gentille balade assez classique suivie par une marche marrante qui est devenu un standard célébrissime : Yellow submarine. Plutôt un truc pour enfants, mais très sympa quand même à la réécoute. Et enfin, pour clôturer cette face un poil faible, une beauté absolue : She said she said ! Dans leur plus grande tradition de mélodies et harmonies vocales et guitaristiques en canon de toute beauté, les Beatles sont à leur top. Face B : Good day sunshine n’est pas mal, mais très marquée du style McCartney, un peu trop cliché à mon goût. Par contraste, le titre suivant n’en est que plus éclatant : And your bird can sing, encore un immense chef d’œuvre, nerveux et délicat à la fois, avec superbes mélodies de chant et de guitares entrecroisées, soutenues par une ligne de basse impeccable. Sinon, il y a deux titres un peu plus faibles, For no one et I want to tell you, mais il reste les excellents et énergiques : Dr. Robert, avec des passages tout en finesse et des guitares doublées un peu flottantes, magiques, puis le terrible rhythm & blues Got to get you into my life, avec ses cuivres bien chauds et sa basse énorme qui booste tout, sans oublier les deux guitares et le final énervé qu’on aimerait bien entendre perdurer quand la fin est shuntée. La reprise par Johnny Halliday, sous le titre Je veux te graver dans ma vie est à écouter car au niveau puissance de l’orchestration soul et voix déchainée, vous ne serez pas déçus ! Et pour finir, le clou du spectacle, le fameux Tomorrow never knows, un titre totalement hallucinant, dont on ne sait pas d'où il sort, avec des boucles d’instruments passés à l’envers et un rythme de batterie assez atypique. Un truc très expérimental mais en même temps très groovy et agréable à écouter, on dirait qu’il avait des années lumières d’avance sur plein de choses en musique. D’ailleurs ce titre est devenu une référence dans le milieu des musiques électroniques et ce jusqu’à aujourd’hui. Pour l’anecdote (je l’aime beaucoup, celle-là), comme les Stones venaient de sortir After-Math, énorme album (leur meilleur selon moi), les Beatles se demandaient quel titre choisir pour leur album (futur Revolver) et du coup Ringo proposait After-Geography ! C’est couillon mais on sent le type sympa, de bonne compagnie.

 

À ce stade, on arrive à un tournant dans l’œuvre des Beatles, on lit et on entend souvent (pour ne pas dire toujours) qu’il y a leur période de jeunesse, puis leur période mâture, d’excellence. Je ne suis pas trop d’accord avec ça, car il y a des trucs géniaux dès les débuts et aussi des merdes sur la fin. Pas d’accord non plus avec la coupure choisie par leur maison de disque, sur les deux fameuses compilations « Rouge » et « Bleue », sorties en 1973. Ils ont fait la coupure entre 1966 et 1967, donnant plus d’importance à période de la fin du groupe qu’à celle du début. Y compris Revolver se retrouve rangé avec Rubber soul dans l’album rouge, ça fait quand même 7 albums et 5 ans d’un côté, contre 5 album et 4 ans de l’autre, sans compter que parmi les 5 on trouve une compile (Magical Mystery Tour) et un disque quasiment posthume (1970) et pas au niveau : Let it be.  

Mais bon, toujours est-il que ces compilations ont été l’occasion d’ajouter quelques singles qui ne figuraient pas sur les albums et on touche là à un point très important : les nombreux chefs-d’œuvre hors-album des groupes anglais des années 60, qui n’étaient disponibles qu’en EP ou en single.

beatles-1962-1966-1967-1970-album

Concernant les Beatles, voici le moment d’en citer plusieurs, qui sont pour moi incontournables ! D’abord She loves you, énorme tube, trop bien trouvé, super entrainant, avec son chant à plusieurs voix et ses chœurs en yeah yeah et en ououhh qui emportent tout ! Et rebelote avec I wanna hold your hand, un peu moins puissant mais plus subtil, avec son petit pont et sa montée, qui repart ensuite de plus belle sur les couplets/refrains. Incontournables, ces deux-là, de 1963 ! Et un autre, de 1964, qui est vraiment magnifique : I feel fine ! Dès l’intro à la basse, puis le riff de guitare, c’est génial : super chant, super mélodie, super rythme, super arrangements… la quintessence des Beatles.

Ensuite, en 1965, une autre single indispensable réunit deux excellents titres : We can work it out, avec un super passage en mode valse sur les refrains, chantés à deux avec Lennon tandis que les couplets le sont par McCartney. Et surtout l’autre face, Day tripper : une tuerie totale, une référence qui va bien marquer le rock et le garage-rock, avec son excellent riff de guitare fuzz, encore un cran au-dessus de Taxman ! Tout le titre est chanté à deux par John et Paul. Notons qu’il sera repris par de nombreuses stars, dont Jimi Hendrix et Otis Redding, ou Nancy Sinatra (encore elle). Enfin, une autre merveille sortie en 45tours uniquement, en 1966 cette fois-ci : Paperback writter. Toujours ces superbes sons de guitares et ces voix en chœurs, avec un peu d’écho, super riff, superbes mélodies, c’est fou à quel point ils en produisaient à la pelle à ce moment-là. Et, faut-il le préciser ? tous ces singles ont été numéro un dans les hit-parades de l’époque !

 

Fin du premier épisode (le rouge), à suivre pour le deuxième épisode (le bleu) …

 

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