Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE BLOGOTHORAX
19 septembre 2022

Compile spéciale du DJ-Juin (2003)

DJ juin - 2003 20220919_003821 (1)

DJ juin - 2003 20220919_003821 (2)

Compile spéciale du DJ-Juin (CD-R – 36 titres – Juin 2003)

Celle-ci ne servait pas juste à regrouper mes écoutes du moment, elle avait une fonction précise, pour alimenter une soirée DJ, que j’organisais avec un copain, Giscard Le Survivant. A vrai dire c’était plutôt une fin d’après-midi qu’une soirée et plutôt une séance de passage de disques qu’un DJ-set pour danser.

On avait trouvé asile dans un petit bar sympa du 12e arrondissement, l’Orient-Express, pas très loin de Nation, où j’ait fait plusieurs soirées et concerts, sur 2 ou 3 ans. On avait en plus invité le Colonel, un copain de L’Opération Kangourou, qui s’était à cette époque rebaptisée Le Paléophone du Kangourou. Il avait d’ailleurs ramené son propre électrophone portatif pour passer ses vinyles dessus, tandis qu’à cette époque, j’utilisais pour ma part uniquement des compiles CD, plus pratiques pour réunir des trucs hétéroclites et préparer des mixages de bruits et de voix et de mélodies dont j’écrivais scrupuleusement la trame à l’avance.

Donc c’est le cas pour cette compile CD-R, qui réunit à la fois des petits coups de cœurs ou découvertes du moment, des bribes de dialogues ou de BO de films et des grands classiques de mon panthéon personnel.

The Chambers Brothers : Time as come today (1). J’avais découvert récemment ce succès américain assez psyché de 1968, par un groupe rock & soul californien. Son originalité est qu’il est parsemé de passages sonores où l’on entend un métronome qui accélère ou qui ralenti, entrainant la musique derrière lui, symbolisant le temps qui passe et les fluctuations de sa perception. Bonne compo, pas extraordinaire non plus mais marquante et marrante.

Captain Beefheart : Here I am, I always am (3). Là on est dans mes favoris de tous les temps. Magnifique morceau issu des toutes premières sessions de Beefheart, en 1966, qui avaient donné lieu à deux 45tours, dont sa redoutable reprise du Diddy wha Diddy de Bo Diddley, tandis que ce cinquième titre était resté inédit… Jusqu’à son édition en maxi-45tours dans les années 80, qui me fut offerte par Tof, le clarinettiste des Combinaisons, sans doute pour mes 18 ans. C’est en fait une valse, avec une très belle guitare, qui se transforme en rock au rythme martial sur les refrains, le tout avec l’incroyable chant du Captain tout du long. Un vrai trésor caché, à découvrir !

Elvis Presley : His latest flame et Return to sender (4/5). Deux grands classiques du king, qu’il n’est même pas la peine de présenter, mais qui sont vraiment parmi mes titres préférés de lui. Il y a par contre une autre raison à leur présence ici. Mes prestations de passages de disques avaient pour but initial de pallier à l’impossibilité d’interpréter en concert les créations que je faisais sous le nom du Vieux Thorax, uniquement à base de collages de samples. Donc je passais certains de mes morceaux en CD en les mixant avec les titres originaux dont j’avais utilisé des passages comme fondations. C’est le cas de His latest flame dont la rythmique du refrain sert de couplet sur Plastic men, un morceau que j’avais placé sur le split CD qu’on venait tout juste sortir : Le Vieux Thorax rencontre Giscard le Survivant (6 titres chacun).

Même principe avec Outta place, des Real Kids (6), mais cette fois c’était pour enchainer un autre titre de ce sublime album live de 1983 (au Bataclan, sorti par New Rose) avec celui que j’avais utilisé pour un de mes titres (Do the boob, utilisé pour Réelle attaque). En fait je ne me faisais pas chier, je samplais les trucs qui me paraissaient les plus énormes, les plus grosses tueries, sans vergogne, parce que j’adorais ça, tout simplement. J’en faisais quand même autre chose, les replaçant dans un contexte plus electro, prédominant à l’époque et en les mélangeant avec d’autres trucs, mais on reconnaissait nettement les gimmicks. C’était volontaire, pour les honorer, leur donner une deuxième vie, les faires redécouvrir (j’ai fait ça aussi avec du Pretenders, du Rolling Stones, du Sonics, etc.)

Walter Wanderley : Bicho do mato (9). Là, typiquement un truc que je venais de découvrir par hasard. « Tiens, c’est bien, allez hop, je prends, je le passe ». Je l’avais complètement oublié depuis, bon truc de pop / bossa nova à l’orgue Hammond (1964), je l'ai réécouté et je trouve ça toujours très bien.

Deux extraits du Clavier bien tempéré de J.-S. Bach (Prélude III - BWV848 et Fugue II - BWV847). (11/12) J’en écoutais pour mon boulot et Bach était l’un des rares compositeurs de classique que j’appréciais. Après, tout dépend de l’interprétation car on peut aussi bien le jouer au piano qu’au clavecin ou à l’orgue. Au piano c’est sympa mais trop classique, un peu chiant ; au clavecin, j’adore le son de cet instrument ; mais là, c’était à l’orgue d’église (par Louis Thiry) et ça faisait un son très original et étrange, comme dans une vieille BO de film en noir et blanc, parfait pour un petit bout d’ambiance sonore entre deux morceaux de rock, par exemple.

Holden : Je te reconnais (13). J’adorais ce groupe français, du label Lithium, leur premier album mais encore plus le 2ème, Pedrolira (2002) dont est extrait ce titre légèrement mambo et très frais, avec des supers sons de guitare de Mocke, plus un superbe solo d’orgue au son plus lugubre et inattendu (peut-être en lien avec les extraits de Bach que j’avais placés avant ?) et bien sûr la belle voix d’Armelle, la chanteuse. Pour moi, ce disque reste l’un des meilleurs jamais sortis en matière de pop française.

Les Wampas : Giscard complice (16). Là évidement, il s’agissait de faire un gros clin d’œil à mon copain Giscard le Surv’ (aka Victor Hams). La musique est bonne, sur un tempo lent, les paroles sont marrantes, même si Didier Wampas a un peu abusé des références aux hommes politiques et aux souvenirs de jeunesse, par la suite, mais là ça marche bien, à part le refrain en mode tempo accéléré qui est un peu relou, mais court alors ça va. C’était extrait de l’album Never trust a guy who after having been a punk, is now playing electro (!) sorti en 2003, qui était encore de bonne tenue, avec quelques très bons morceaux tels que Comme un kenyan (après celui-là, j’ai décroché).

Extraits de discours d’hommes politiques : Giscard (logique) et Chirac (17/18). Lui, c’était pour enchaîner avec le groupe fétiche de mes jeunes années à Reims : Les Combinaisons, puisqu’il emploie ce mot au détour d’une phrase : « Avec lui, vous savez, rien n’est sûr, sinon le flottement et les combinaisons ».

Du coup, allez hop, j’enchaînais avec Les Combinaisons et leur grand tube Sardines à l’huile (19), dans sa deuxième et excellente version qui fût enregistrée en 1989 (tandis que celle du 45t date de 1987). Comme je l’ai dit, sur ce CD, c’est en partie un florilège de mes trucs favoris, donc en voilà un et pour compléter avec un deuxième groupe rémois, j’avais mis Welcome to the TV show des Arajas (20). Pour moi, ce sont les deux meilleurs groupes rock de Reims sur les années 1980/90. J’espère qu’un jour ces morceaux auront l’honneur de figurer sur une vraie compilation rétrospective digne de ce nom – avec pressage en vinyle et en CD galvanoplastifié, livret en couleur et tout l’bazar !

Léo Ornstein : Dance of the dead (21). Bizarre et court morceau de piano dissonant, extrait d’une pièce sur la guerre 14 (Poems of 1917 Op. 41). Pas mal, ambiance musique de film, pour aller vite.

Buzzcocks : Nostalgia (22). Et ça continue, dans la série des grands classiques ! L’un des tous meilleurs titres de l’un des mes groupes punks préférés (historiquement punks mais grands précurseurs de toute la pop anglaise mélodique des années 80). On a beau l’avoir entendu mille fois, ce morceau reste éternellement beau à pleurer, avec la voix de Pete Shelley et son solo de guitare.

Dans un tout autre style, mais magnifique également (si, si !) : Dans la lumière de Mike Brant (24), un slow flamboyant et haut en couleur des années 70, où il en fait des tonnes dans la séduction avec sa voix à la fois puissante et tout en finesse. Un must ! Son sex-appeal était du même niveau de celui d’Elvis, mais contrairement à beaucoup d’autres chanteurs de la scène française, on sent que lui était très sympa.

Jimi Hendrix Experience : Day Tripper (25) : Bon, là, on reste sur les sommets de l’Olympe, dans le genre chanteur et artiste hors-norme. Ici avec une petite rareté : la reprise de Day tripper, des Beatles, jouée live en studio pour la BBC, en 1967 : c’est puissant ! Quand Jimi aimait bien un artiste, il n’hésitait pas à le reprendre, comme un fan de base, et parfois à le transcender, comme pour All along the watchtower de Bob Dylan, par exemple. L’album Hendrix BBC sessions vaut le détour…

Jacqueline Taïeb : Le printemps à Paris(27). J’adore cette chanson assez peu connue de cette égérie française des yéyés sixties, à qui on doit le fameux 7h du matin, qui est devenu un morceau culte dans les années 2000, suite à sa réédition. Ici, c’est un titre lent et délicat, sur la douceur des beaux jours. Belle voix langoureuse, flûte traversière et surtout un trombone majestueux dont les interventions sont très classe. 1967 (grand cru).

Les Missiles : La (nouvelle) guerre de cent ans (28). J’en ai déjà parlé sur mon Blogothorax, pour moi ce titre est le chef d’œuvre de ce groupe de rock français des sixties, connu surtout pour son tube Sacré dollar (1963), reprise de Greenback dollar du Kingston Trio, groupe folk américain. Mais ce tube n’a que bien peu d’intérêt par rapport à leur chant du signe revanchard anti anglais qu’est La guerre de cent ans (1966). Ils ont quand même aussi fait une reprise sympa du Fun, fun, fun des Beach Boys : Fume, fume, fume ! (en 1964).

Et un petit reggae dub en passant : Bucket bottom, de Prince Allah (29). J’avais sans doute chopé ça sur l’une des compiles de rééditions Studio one du label Soul jazz, qui commençaient à fleurir au début des année 2000. C’est juste magnifique, super morceau (1979) !

Oh, mais dites-donc : remplie jusqu’à ras bord, cette compile CD-R dépassait les 30 plages ! La mention « 36 trucs » qui figure dessus est peut-être un hommage au titre de l’album 36 erreurs d’Etienne Charry, sorti en 1999 (sur Tricatel Rds) et qui m’avait bien marqué.

Il reste donc encore à entendre le Chewbacca All Stars, avec She’s the one (31). Un très bon morceau de ce groupe de garage-rock français d’Orléans, que j’avais découvert sur l’une des compilations CD du label rennais Banana Juice (Kongpilation vol. 4, 2002). Un titre bien accrocheur avec plein d’orgue et de guitares, qu’on ne trouve malheureusement pas en écoute sur YouTube. Ce groupe à beaucoup tourné de 2000 à 2012 mais je n’ai jamais eu l’occasion de les voir.

La reprise de Move on up (le chef d’œuvre de Curtis Mayfield) par les Flying Lizards (33) est une curiosité amusante, mais sans plus (contrairement à leur géniale reprise de Money).

Et pour finir, un excellent rock’n’roll du groupe Au Bonheur des Dames : Ego-Dames (34). En 1974, ils sortent un album très drôle, complètement décalé par rapport à l’air du temps, avec un look glam-rock, des reprises de twist et une couleur très rétro, leur tube étant la reprise de Oh les filles (des Pingouins) dont la face B sera justement Ego-Dames ; c’est le morceau le plus sauvage de l’album, avec un son plus dur se rapprochant du hard-rock mais un peu pré-punk ; très bon morceau.

Voilà, cette compile se termine par un morceau publicitaire pour la marque K-Tel (35) et par une petite annonce d’un fan de Dalida (enregistrée aux Enfants du rock dans les années 80) et elle est parsemée d’extraits vocaux de toutes sortes, du début à la fin… Comme toujours, je n’avais dû en passer que la moitié lors de la soirée pour laquelle elle avait été conçue, mais elle a dû resservir pour d’autres sets, en y picorant un titre par ici par là.

En dehors de ses classiques incontournables, j’y ai redécouvert quelques bonnes surprises, comme Prince Allah, Walter Wanderley, Louis Thiry ou Chewbacca All Stars. Comme tous les CR-R, elle est maintenant presque foutue et c’est bien dommage, mais il en subsiste heureusement le track-listing qui permet de la faire partiellement revivre, un peu comme une partition musicale.

2003-06 Soirée Giscard

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité