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LE BLOGOTHORAX
30 juillet 2022

Compilation : Remains me 2001 - Janvier 2001

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Compilation « Remains me 2001 » - CD-R 24 titres - Janvier 2001

 

Pourquoi ce titre ? Là c’est assez clair : pour me rappeler l’année 2001, quand je le réécouterai plus tard (par exemple en 2022). Ce titre m’était aussi venu d’un jeu de mots par rapport à une excellente réédition CD des Remains que j’écoutais à cette époque.

Mais le CD-R est perfide, cette invention, arnaque typique du tout-jetable et de l’obsolescence programmée, n’a qu’une durée de vie de 5 à 10 ans (alors que le CD normal tient toujours le coup au bout de 40 ans… même si l’on n’est pas sûr qu’il tiendra très au-delà, contrairement au vinyle). Bref, à cause du CR-R, j’en suis réduit à surfer sur YouTube pour pouvoir me replonger partiellement dans cette compilation de 2001, qui commence très bien…

The Remains : « Why do I cry ? » (1). Excellent morceau des Remains, groupe de garage sixties US relativement connu. Il s’agit là de leur premier single, avec son orgue bien chaud, son riff impeccable, la magnifique voix de Barry Tashian, leur superbe maîtrise des breaks et cette guitare ! Et cette batterie !... Depuis 1965, ce titre est toujours aussi brûlant !

Gritos de Guerra : « Arrinconamela » (2). Un tout autre style, ça chauffe aussi mais vu de maintenant, ça me chauffe moins que les Remains. C’était extrait de la BO du film Vengo, de Tony Gatlif, beau film qui se passe dans l’univers des gitans. Je n’avais gardé aucun souvenir de cette mélodie. Mais il y a une autre chanson de ce film à la fin de ma compile, Remedios Silva Pisa : « Naci en alamo » (16). C’est une chanteuse, accompagnée par 2 ou 3 guitares, quelques claquements de mains, un peu de chœurs et une flûte. Cette fois la mélodie m’est restée familière. Très belle balade !

Rolf Liebermann : « Mambo : allegro molto » (3). La première fois que j’ai entendu ça, j’étais scotché. C’était à la radio, dans les années 90, de la musique classique. Je me disais : « pas mal, pour une fois » et puis de fil en aiguille, ça débouche sur ce truc, un mambo, très jazz, très musique de film, très sixties, très orchestré, ça déménage ! C’était le Concerto pour jazz band et orchestre (1954), de ce compositeur allemand de musique contemporaine. Intrigué, j’ai pris note et j’ai gardé mon post-it sous le coude pendant des années, jusqu’à ce que je me retrouve en charge d’acheter des disques de musique classique pour une médiathèque et que je mette enfin la main dessus. Très moderne pour son époque (1954), ça mérite d’être entendu !

Retour aux Remains, avec une reprise de « Hang on sloopy » (4) un titre original des McCoys qui fut un tube dans les sixties. Souvent les reprises par d’autres groupes sixties sont plutôt décevantes (par exemple celles des Standells, contrairement à leurs compositions originales) mais là, les Remains apportent leur touche personnelle et une très bonne énergie, avec la guitare qui s’emballe dès le début, et l’alternance avec des passages tranquilles, c’est excellent.

Valvola : « Baroque bouquet » (5). Ça faisait partie d’une compile CD de musique lounge électro, Harpsichord 2000, où il n’y avait que des trucs avec du clavecin, ou sonnant un peu comme du clavecin. Dans mes souvenirs c’était bien, mais on ne peut pas l’écouter sur Internet (sauf sur des sites à abonnement payant). Il y a avait aussi Stereolab et The Make up, sur ce disque, de bons groupes…

Bertrand (Burgalat) : « Gris métal » (6). J’adore toujours se slow, extrait de son premier album, The Sssound of music (2000), sous le nom de Bertrand tout court (sans doute pour faire comme dans les sixties. Tout n’est pas aussi emballant chez lui, mais là c’est parfait. Ambiance jazz lounge, la basse et l’orgue avancent sur un rythme lascif et un chant simple et classe. 

Françoiz Breut : « Si tu disais » (7). Belle chanson de cette chanteuse française, ex-compagne de Dominique A, ça sonne d’ailleurs assez proche de son univers (il a pas mal participé à l’album). Parfois je trouve sa voix un peu trop traînante mais elle est quand même bien agréable et la musique est top, super son de batterie, arrangements de cordes avec un peu de cuivres… super compo, nostalgique mais pas trop non plus.

Plus loin (17), j’ai mis un deuxième titre de cet album, Vingt à trente mille jours, sorti en l’an 2000 : « Je ne veux pas m’éloigner (Je ne veux pas quitter II) ». En fait cette version 2 se trouvait sur le CD bonus de 5 titres qui accompagnait la première édition de l’album. Elle est plus acoustique, sans doute enregistrée live en studio, en prise directe (on entend les musiciens rire à la fin) et elle est très belle, encore meilleure que la version 1 qui conclut l’album. Là sa voix en fait moins et n’en est que plus sincère et touchante. La deuxième partie du morceau (de 1’40 à 3’30) est toute instrumentale avec de superbes vagues de guitares rythmiques plus saturées et un petit solo de guitare qui surfe dessus. Quel plaisir de réentendre ça 20 ans après ! Et ça me rappelle ce qu’on essayait de faire avec notre groupe, Karine Bagot & Le Petit Personnel, à cette époque-là. On baignait dans ce genre d’ambiances musicales (il y avait aussi Holden, issus également du label Lithium, comme Dominique A, Françoiz Breut et Dogbowl… un beau filon !)

 

Retour aux Remains, avec à nouveau une reprise, « Like a rolling stone » (8), encore extraite du même CD, A session with The Remains, sorti chez Sundazed en 1996. Je crois qu’il y avait pas mal d’inédits et celui-ci doit en faire partie. Là encore, c’est une super réussite, alors que cette reprise de Bob Dylan pourrait facilement s’avérer casse-gueule ou insipide, mais pas du tout ! De l’harmonica, histoire de dire, mais un tout petit peu (bien vu) et une super guitare, en arpèges mais saturés, super chant, super batterie, basse et orgue, super tout !

Rachid Taha : « Barra barra » (9). Une toute autre ambiance mais le point commun est l’excellence. Superbe titre qui ouvrait son album de l’an 2000, Made in Medina. Ici, un mélange très bien équilibré de ses principales influences : rock, musique arabe et techno. Une guitare électrique et un oud se répondent sur un rythme hypnotique de percussions orientales et ça monte en puissance.

Tommy Hools : « Le maire de Venise » (10). Dans mon souvenir, ce morceau était très bon, mais je ne l’ai plus et on ne le trouve pas sur Youtube, seulement un remix qui est bien moins captivant. C’était de l’electro lounge (ou un truc dans le genre), instrumental et avec des cuivres.

Rubin Steiner : « Easy tune » (11). Même style et même époque que le précédent. Mais un peu plus dans les samples et le collage. Ce musicien me semblait intéressant au début, mais ce que j’ai entendu ensuite m’a plutôt déçu, comme pour beaucoup d’autres dans ce style à l’époque. En tout cas, ce morceau est super, bonne boucle rythmique doublée d’une batterie hip-hop et plein de voix sympas, beau collage !

Retour aux Remains, avec « Ain’t that her » (12), suivie un peu plus loin sur la compile par « When I want to know » (19). Encore deux chansons excellentes ! Composées par leur chanteur guitariste, Barry Tashian. C’est à la fois très délicat – comme les Zombies – et très pêchu – comme les Count Five. Sur ces versions, on entend des petits dialogues en intro, on se croirait au studio d’enregistrement avec eux, le son est très clair et dynamique.

Dario Moreno : « Quizas quizas quizas » (13). J’aime beaucoup ce chanteur, nombre de ses chansons sont très bonnes. Celle-ci est un standard dont il existe des tonnes de versions, la sienne (1963) est sympa, chantée en espagnol. Sur YouTube, on trouve une version plus ancienne, sûrement issue d’un 78-tours (vers 1950 ?) qui a plus de charme. Deux autres titres de lui, plus loin dans cette compile : « Quand elle danse » (18), chef-d’œuvre incontestable où son côté passionnel s’exprime parfaitement. Et « La Patchanga » (21), encore un classique sud-américain maintes fois repris (titre dont s’est inspirée La Mano Negra pour son chouette tube « La Patchanka » vers 1988). Super version en français ici, du bon Dario pur jus.

Serge Gainsbourg : « Quand mon 6’35 me fait les yeux doux » (14). Un excellent morceau très rythmé extrait de sa période jazz, en 1964, sur l’album Gainsbourg percussions, avec un superbe saxo solo, exécuté par Michel Portal.

Puis, « subtil » enchaînement avec une reprise de « Ce mortel ennui » (15), autre chef-d’œuvre de Gainsbourg, par Anthony Coleman. C’est extrait d’une compile CD de 1997 du label Tzadik, qui s’appelait : Great jewish music : Serge Gainsbourg, avec plein de reprises de bons titres par des artistes variés underground comme Fred Frith, Elysian Fields ou Marc Ribot… Malheureusement pas en écoute gratuite sur Internet aujourd’hui, je ne sais plus à quoi ça ressemblait mais si je l’ai retenu, c’est sûrement bien, vu que l’originale est un chef d’œuvre, l’un de mes morceaux préférés de Gainsbourg, dont on peut voir un magnifique clip d’époque sur YouTube.

J’ai mis un deuxième titre de cette compile à la fin de la mienne : « Contact » (22), l’excellent titre science-fictionesque écrit par Gainsbourg pour Bardot, cette fois repris par John Zorn. Celui-ci est disponible en ligne, bonne adaptation, à base de voix principalement, ça groove et ça reste étrange, ça vaut le détour.

Reste encore « Techno del rey » de Jérôme Boulle (20), qui était encore un extrait de Vengo, le fim de Gatlif, sans doute un mélange entre musique électro et gitane, mais on ne peut l’entendre sur le Net (sans abonnement payant à une plateforme). Je suppose que le résultat était intéressant.

Et j’avais bouclé ma compile par une deuxième version de « Why do I cry ? » (23) des Remains, pour la bonne et simple raison qu’il y en a deux différentes, sur ce fameux CD de sessions qui ont probablement dû rester inédites de 1966 à 1996.

The Remains : Why do I cry (version album 1966)

 

Ma conclusion est donc qu’il faudra que je mette la main tôt ou tard sur cet album des Remains, qui mérite mieux qu’un saucissonnage sur un vieux CD-R hors d’usage ! Et que j’ai bien fait de partir à la recherche des titres de ma vieille compile, car certains valaient vraiment la peine d’être réentendus.

 

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