Philippe Clay : Mes Universités (Polydor, 1971)

Pour commencer cette série 45tours pop réac', un grand classique du genre : Mes Universités de Philippe Clay. La musique est une joyeuse marche, pas rock mais pêchue. Les paroles sont terribles, j'aime beaucoup le 2ème couplet, qui cite les Beatles : "Mes universités / C'était pas la peine d'être bachelier pour pouvoir y entrer / Mes universités / T'avais pas d'diplômes mais t'étais un homme / Quand tu en sortais / Nous quand on contestait / C'était contre les casqués / Qui défilaient sur nos Champs-Elysées / Quand on écoutait Londres / Dans nos planques sur les ondes / C'était pas les Beatles qui nous parlaient". Le vieux con par excellence ! 1 million d'exemplaires vendus, sur l'air connu de "ces jeunes, il leur faudrait une bonne guerre". Autre thème récurrent : la drogue : "Mais quand ça tournait mal / Fallait garder l'moral / Car y avait pas de came pour oublier". Par contre il ne crachait pas sur l'alcool ni le tabac, comme son collègue Gainsbourg avec lequel il fit à la fin des 50's un duo à la télé, ambiance on est des titis parisiens, des rebeles, des anars. Ouaip... pas trop large d'esprit quand même, l'anar... Le chanteur rive gauche a tourné à droite ; il finira même au RPR. C'est dans un article hommage du Figaro qu'on trouve plein d'infos là-dessus. Pas étonnant... http://www.lefigaro.fr/culture/2007/12/14/03004-20071214ARTFIG00318-philippe-clay-mort-dun-chanteur-engage.php

Hommage, donc, car il est mort fin 2007 (à 80 ans). Dommage pour lui : il rate toutes les commémorations sur mai 68 ! Paroles complètes de sa chanson ici : http://www.paroles.net/chanson/18348.1

Mes universités sur Youtube :

Philippe Clay "Mes Universités"

Comments

[Aurélien Terrass]

Ca serait dommage de réduire Philippe Clay à cette seule chanson où il n'a pas tout à fait tord non plus quand on voit.ce que sont devenus Cohn-Bendit,Goupil, Bruckner, Finkielkraut et Debray car es soixante-huitards comme Gérard Miller qui ne regrette pas son engagement maoïste de l'époque qu'il justifie,il n'y en a pas ds masses. A part la dépénalisation de l'homosexualité, l'Ivg et la contraception par la suitequ'est-ce que mai 68 y a apporté concrètement de positif? Rien je pense et Philippe Clay s'en prenait surtout à des gens qui se prétendaient résistants de par leur engagement maoiste alors que lui a été vraiment. Donc sa chanson de l'époque était parfaitement justifiée si l'on nuance bien les choses. Après Philippe Clay a chanté d'autres belles chansons pas toujours politiquement correct je vous l'accorde mais anar de droite n'est pas péjoratif si l'on prend Jean Yanne, Pierre Desproges et Michel Audiard. Philippe Clay était aux antipodes du showbiz et dans ses chansons il y a aussi de belles mélodies avec des arrangements sublimes. Donc réduire ce grand artiste à une seule chanson alors qu'il a marqué le music-hall des années 60-70 alors que les radios et les chaînes de télévision ne suffisent aucun de ses titres est une grossière erreur. Maintenant, j'ai bien conscience que la variété populaire s'adresse aux masses et la chanson française au peuple même si certains artistes-stars savent jongler entre les deux. Philippe Clay faisait.de la chanson française.

[domreynaert]

Que veut dire réac? Dire ce que l'on pense? Il n'y a que les opinions de gauche qui méritent être exprimées? Où est la liberté d'expression lorsque chaque opinion doit être dictée par la même pensée unique. N'est ce pas du fascime? Ne vous est-il jamais venu à l'esprit que vos idées n'étaient pas aussi bonnes, et qu'elles ont engendré le désarroi contemporain?

[Aurélien]

"Pop réac" c'est une charge assez dure quand même contre un grand artiste de talent comme Philippe Clay. Les réacs ça existe aussi à gauche y en a pas qu'à droite sinon.

Sardou était et est toujours réac mais Philippe Clay ne l'était pas.

[Giscardus Surviv]

Ouais, dommage qu'il ait eu cette "fin" avec cette chanson car je trouve que c'est un sacré chanteur qui pouvait en imposer à plus d'un. C'est un de mes chanteurs préférés alors que je ne peux prétendre suivre son parcours politique, loin de là, de par le fait ;-)