Dead Kennedys : Plastic Surgery Disaster (Alternative Tentacles, 1982)

Un excellent disque punk, mais aussi bien au-delà, un excellent disque tout court ! Il y a toute la rage et l’énergie auxquelles ont s’attend naturellement, mais aussi une bonne humeur flagrante (malgré la dureté du propos, car Jello Biafra est très engagé politiquement, voir la pochette qui résume bien des longs discours et reste tristement d’actualité) mais encore une grande richesse musicale, mélodique, rythmique et harmonique. Vitesse, breaks, concision, surprises, collages sonores d’intro et de fin… La face A démarre sur les chapeaux de roues avec plein de titres très courts et speeds (8 en tout), dont le génial ‘Terminal Preppie’ et sa chouette clarinette. C’est vraiment l’invention du hard-core ultra mélodique, qui se démarque de tous les autres groupes du genre par un style emprunt de l’esprit garage des sixties, des Sonics aux Beach Boys. Forcément, Jello a l’esprit très ouvert et est fan de plein de trucs différents, jusqu’à la country. D’ailleurs, sa collaboration en solo avec Mojo Nixon lui vaudra de se faire gravement casser la gueule dans les années 90 par de sinistres abrutis qui le considèrent comme traître à la ‘cause’ punk (sic).

Avec ses 5 titres, plus longs et complexes, la face B passe aux choses ‘sérieuses’ avec d’abord ‘Riot’ et sa progression dramatique : une musique et un chant très visuels : pas besoin de bien connaître l’anglais pour comprendre que ça chie grave lors de cette émeute ! Puis ça repart de plus belle avec ‘Bleed for me’ rentre dedans mais à la construction assez savante, mais jamais gratuitement démonstrative, donc pas chiante. Puis ça repart plus calme avec ‘I’am the owl’ et son riff de basse bien groovy qui nous ramène une fois de plus vers les 60’s, mais aussi plein de breaks, accélérations de tempo… Et encore 2 très bons titres pour finir. La guitare est superbe, avec un son qui en dehors de la distorsion est somme toute très surf, et le chant très poignant et toujours varié.

Des groupes qui allient comme ça brutalité et légèreté, complexité et urgence, il n’y en a pas tant que ça : Stranglers, Buzzcocks, Wichtes Valley… et d’autres encore, d’accord, mais pas sûr que ça dépasse les doigts des deux mains.
PS : la réédition CD inclue l’excellent mini album ‘In god we tru$t Inc.’ qui contient son lot de perles, comme la deuxième version de ‘California über alles’ avec son intro jazz…

Dead Kennedys - Terminal preppies